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Selon le ministère : +6% de collégiens germanistes à la rentrée 2016

Communiqué de presse - Najat Vallaud-Belkacem - 17/10/2016

En présentant la réforme du collège au printemps 2015, et les évolutions qu'elle comprenait concernant les enseignements de langue étrangère, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, s'était engagée sur des objectifs ambitieux pour l’enseignement de l’allemand à la rentrée 2016.

Najat Vallaud-Belkacem avait en effet fixé un objectif d’augmentation de 6% du nombre de collégiens apprenant l’allemand, en passant de 487 000 élèves comptabilisés à la rentrée 2015 à 515 000 élèves à la rentrée 2016.

Les constats définitifs de rentrée réalisés par la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance, qui sont désormais disponibles, révèlent que ces objectifs ambitieux sont tenus :

À la rentrée 2016, le nombre de collégiens apprenant l’allemand est en augmentation de 6% par rapport à 2015, ce qui correspond à une progression historique. Ce nombre dépasse même l’objectif de 515 000 élèves et s’établit à 516 869 collégiens.
Au total, 15,6% des collégiens apprennent l’allemand à la rentrée 2016, contre 14,5% à la rentrée 2012.
L’avancement de la LV2 de la 4e à la 5e a conduit à une augmentation de la part d’élèves étudiant l’allemand : ils étaient 17,5% des élèves de 4e à apprendre l'allemand en 2015. Ils sont 18,9% des élèves de 5e à le faire en 2016....
Pour en savoir plus

Quelques observations

1) il est clair que l'avancement du début de l'enseignement de la LV2 en cinquième a un effet mécanique d'augmentation des effectifs qui n'aura lieu qu'une fois. En revanche, les ouvertures de classes d'allemand en primaire portent en elles un potentiel d'augmentation des effectifs au collège qui devraient s'étaler sur plusieurs années aussi bien en primaire qu'en collège en fonction de la montée pédagogique. Il serait par conséquent souhaitable de connaître les projections que le ministère a dû effectuer.

2) On continue de regretter les énormes disparités entre Académies. Nous attendons du ministère la publication de statistiques sur la répartition des classes de langues autres que l'anglais par Académie, pour les trois niveaux d'enseignement, du primaire au lycée.

3) On continue de regretter la gestion calamiteuse de cette affaire du point de vue du fond comme de la forme, la ministre ayant d'abord annoncé dans sa conférence de presse du printemps 2015 la disparition des classes bilangues (deux langues apprises en parallèle pour les lecteurs non avertis dès la première année du collège, c'est-à-dire en France la classe de sixième) pour reculer sous la pression des enseignants et de l'ADEAF et maintenir les classes bilangues dite "de continuité", c'est-à-dire celles qui s'inscrivaient dans le prolongement de classes de langues dans le primaire. Grâce à l'ouverture de nouvelles classes de langues au niveau du primaire, de nouvelles classes bilangues devraient logiquement voir le jour en collège. Comment expliquer qu'il était impossible de conserver les classes bilangues existantes en collège et développer des classes en primaire quand celles-ci n'existaient pas, si ce n'est par la volte-face du ministère qui a cherché tardivement à donner une cohérence à un plan qui n'en avait pas au départ.

4) Il reste que c'est la première fois depuis le deuxième ministère de Jack Lang (2000-2002) qu'un ministre joue la carte de la diversité linguistique plutôt que celle du tout-anglais. C'est à une accentuation de cet effort que nous appelons les futurs ministres de l'Education nationale.