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Linguistic cultural diversity

Le créole, « seule langue officielle » d’Haïti : mirage ou vaine utopie ? par Robert Berrouët-Oriol

Publié à Port-au-Prince dans Le National le 7 juin 2018

L’idée selon laquelle seul le créole doit être aménagé en Haïti est défendue par une petite minorité de bilingues créole français, bien scolarisés en français, la plupart du temps non linguistes et plus ou moins liés à l’Académie créole. Cette idée, disons-le tout net, exprime un aveuglement volontaire chez ceux des bilingues haïtiens qui nient avec légèreté le caractère bilingue de notre patrimoine linguistique biséculaire. Est-il aujourd’hui utile de démontrer l’inanité de l’aveuglement volontaire chez ceux qui confondent la juste et nécessaire défense du créole et le mirage de l’unilatéralisme créolophile ? Pareil aveuglement créolophile doit-il avoir préséance sur l’Histoire, sur la sociologie et les sciences du langage ainsi que sur l’impératif de l’aménagement simultané des deux langues officielles du pays ?

Fondamentalisme créolophile et aveuglement volontaire

L’expression la plus récente du fondamentalisme créolophile et de l’aveuglement volontaire se donne à voir dans l’article « Yon sèl lang ofisyèl pou dechouke mantalite nou » (Le Nouvelliste, 31 mai 2018) annonçant la parution en Haïti du livre de Gérard-Marie Tardieu, « Yon sèl lang ofisyèl » (« une seule langue officielle ») dans lequel celui-ci, membre de l’Académie créole, plaide pour un unilatéralisme linguistique qui entend exclure l’une des deux langues de notre patrimoine linguistique, le français.

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