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Exterminations et littérature - Les témoignages inconcevables (François Rastier, PUF, 2019)

Élaboré depuis la Seconde Guerre mondiale par des survivants
de l’extermination, le témoignage littéraire des violences politiques de masse va, par son ambition éthique, au rebours des conceptions cyniques ou décoratives de l’art. Il bouleverse les catégories de la philosophie du langage : les faits deviennent inséparables des valeurs, le style de la recherche de la vérité. Au-delà du « devoir de mémoire », le témoignage refonde la notion de littérature mondiale autour des valeurs des droits de l’homme.
Après la mort des témoins, toutefois, nombreux sont les auteurs à considérer que la fiction est supérieure à l’histoire. Faux témoignages ou romans historiques occupent désormais
le devant de la scène littéraire. L’esthétisation de la violence l’emportera-t-elle sur l’exigence éthique du témoignage ?

Prenant notamment appui sur les textes de Primo Levi, de Jean Améry et de Varlam Chalamov, François Rastier étend son analyse aux œuvres d’auteurs tels que Jorge Semprún, Jonathan Littell ou Yannick Haenel, et interroge la «  déconstruction » de l’histoire et de la littérature.

François Rastier est directeur de recherche au CNRS. Depuis son étude sur la poésie de Primo Levi (Ulysse à Auschwitz, Cerf, 2005), il a caractérisé le style des radicalismes contemporains et questionne la reconstruction de l’éthique. Il est notamment l’auteur, aux Puf, d’Apprendre pour transmettre (2013) et de Naufrage d’un prophète, Heidegger aujourd’hui (2015).

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