Un article de Monika S. Heiniger pour le site Babylonia
(introduction en allemand, suite en français)
Wie erleben die Angestellten einer Bank ihren beruflichen Alltag in einem mehrsprachigen Kontext? Diese Frage untersucht eine Studie der Universität Basel für eine Regionalbank der Nordwestschweiz, zu der sich zwei kleinere Banken zusammengeschlossen hatten. Die Studie belegt, wie sehr der Gebrauch einer anderen Sprache mit kulturellen und sozialen Vorstellungen vermischt ist. Dabei sind es vor allem die beruflichen Treffen, die ein gesteigertes Engagement der Mitarbeiter erfordern. Denn entgegen der Maxime, jeder spreche seine eigene Sprache, sind hier häufig Übersetzungen nötig, um Verständnis und Teilnahme an den Diskussionen zu sichern. Dafür sorgen bereitwillig und ohne spezielle Vorbereitung zweisprachige Mitarbeiter, die sich der Verständnisprobleme ihrer Kollegen bewusst sind. (Red.)
Le 1er juillet 2003, deux instituts bancaires régionaux
du nord-ouest de la Suisse, la Banque Jurassienne d'Epargne
et de Crédit et la Regiobank Laufen, se regroupent officiellement
sous le nom de Clientis Banque Jura Laufon / Bank Jura Laufen
pour des raisons économiques et stratégiques. Avec
sept succursales dans la région francophone du Jura et
quatre succursales dans la région germanophone du Laufonnais-Thierstein,
avec 89 collaborateurs et un bilan effectif pour la première
année du regroupement s'élevant à 1,3
milliards de CHF, la Banque Jura Laufon a réussi à
se situer parmi les dix banques régionales les plus importantes
en Suisse.
Un an après ce regroupement, on dispose de premières
expériences quant au plurilinguisme au sein de cette entreprise.
Conscients des défis que le quotidien professionnel plurilingue
représente aussi bien pour la banque elle-même que
pour les collaborateurs - et intéressés de
savoir comment sa gestion est effectivement vécue par ces
derniers -, les responsables ont invité des chercheurs
de l'Université de Bâle de mener une enquête.
Cette étude a été réalisée
en été 2004; un travail de qualification de fin
d'études (mémoire de licence) représente
le premier fruit de ce travail, qui vise à mieux comprendre
(et éventuellement améliorer) la gestion du plurilinguisme
dans des entreprises en Suisse.
Dans ce qui suit, nous allons présenter brièvement
l'enquête elle-même pour nous concentrer ensuite
sur la gestion du plurilinguisme proprement dit à l'aide
d'un exemple particulier.
L'enquête au sein de la Banque
Jura Laufon
L'objectif de ce mémoire était de présenter
la gestion du plurilinguisme dans la perspective des acteurs eux-mêmes.
Pour rendre justice à l'acteur collectif que représente
la Banque Jura Laufon aussi bien qu'à des acteurs
individuels comme les collaborateurs ou les actionnaires, plusieurs
types de données ont été recueillis. En premier
lieu, des documents internes et confidentiels et des documents
officiels de la banque ont été exploités
en vue de connaître la stratégie de la banque pour
gérer l'emploi des langues. Ensuite, 24 entretiens
avec 28 membres de la banque ont été réalisés
dans le but de savoir comment ces derniers vivent le quotidien
professionnel plurilingue. Afin d'avoir une vision globale,
nous avons tenu compte de la hiérarchie et de la répartition
géographique des collaborateurs. Enfin, les responsables
de la banque nous ont donné la possibilité d'observer
et d'enregistrer des séances de travail réunissant
des collaborateurs des deux groupes linguistiques. Très
tôt dans l'enquête, les responsables ont également
mis à notre disposition un questionnaire qu'ils avaient
distribué à l'actionnariat lors de la première
assemblée générale pour connaître leur
perception du déroulement plurilingue de cet événement.
Les entretiens menés avec les collaborateurs nous ont vite montré que le défi du plurilinguisme dépasse le simple fait d'avoir deux langues d'entreprise. S'y ajoute en effet l'existence de représentations langagières et sociales divergentes, fortement ancrées dans la mémoire de la population et des collaborateurs des deux régions linguistiques et qui ont en partie leurs origines dans "la question jurassienne". Selon les collaborateurs, des différences de culture en général et de culture d'entreprise en particulier ainsi que des différences de mentalité interviennent comme facteurs pesant sur la gestion du plurilinguisme au sein de la banque. [...]