Langues et cité, le bulletin de l’Observatoire des pratiques linguistiques de la DGLFLF (Délégation générale à la langue française et aux langues de France) consacre son quinzième numéro à l’arabe.
Sommaire
La langue arabe une et multiple
Arabe maghrébin et création artistique
Pratique et transmission
L’arabe à l’école
Enseignement supérieur
L’arabe maghrébin à l’Inalco
Les ELCO
L’arabe est aujourd’hui la langue la plus parlée au Proche-Orient
et en Afrique du Nord. Le voisinage immédiat de l’Europe est donc
largement arabophone. Avec quelque 200 millions de locuteurs natifs,
l’arabe compte parmi les langues numériquement les plus importantes à
l’échelle mondiale. Il est langue officielle dans une vingtaine de pays. En outre, il représente un référent fondamental
dans toutes les cultures où la religion musulmane joue un rôle
central : Afrique sahélienne et orientale, monde turc et persan, Inde,
Malaisie et Indonésie...
« Mais quel arabe ? », demandera-t-on, « classique ou dialectal ? ». En
effet, l’arabe standard (ou classique, ou littéral) – qui n’est la
langue maternelle de personne – est partout assez différent de l’arabe
parlé. Ce dernier comprend en outre un certain nombre de variétés ou
« dialectes », entre lesquelles l’intercompréhension n’est pas
toujours facile.
En France l’arabe est pratiqué quotidiennement probablement par plus
de 3 millions de personnes (citoyens français ou résidents
étrangers), très majoritairement sous sa forme maghrébine, mais
aussi – au sein de communautés moins nombreuses – sous ses formes
libanaise, égyptienne, syrienne... L’arabe littéral est enseigné
dans le secondaire et le supérieur (Inalco et universités). Il existe
aussi un enseignement d’arabe maghrébin à l’Inalco depuis le 19e
siècle ; plusieurs autres « dialectes » arabes y sont également
enseignés.
Il importe au succès de l’action publique de bien connaitre la
problématique contemporaine de l’arabe en France. Le mérite des
textes réunis dans ce numéro de Langues et cité est de donner à
voir et à comprendre l’arabe comme une réalité globale, dans sa
complexité et ses disparités, mais aussi dans le continu d’une
langue-culture à travers le temps, l’espace et la société.