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De la propagande qui ne dit pas son nom

Comment la Commission européenne procède-t-elle pour se livrer à de la basse propagande et pour violer les traités?

Le propos peut paraître injustement agressif pour une Commission qui a créé en son sein un commissariat du multilinguisme à la tête duquel a été nommé Leonard Orban.

Pourtant elle mérite d'être posée.

Dans un rapport récent très officiel, et commenté par ailleurs, "Les grands principes pédagogiques sur lesquels se fonde l'enseignement des langues aux très jeunes apprenants : Les langues pour les enfants en Europe"
Résultats de la recherche, bonne pratique et principes essentiels (Rapport final de l’étude du lot 1 d’EAC 89/04), en page 36 on lit ceci:

"Dans l’Eurobaromètre spécial 243 « Les Européens et leurs langues » publié en février 2006 (cf. également le rapport complet en anglais), on utilise dans le chapitre 3.1 le terme de « principe ». On a demandé aux citoyens s’ils approuvaient les cinq « principes clés » de la politique de l’UE en matière de langues. Dans le même chapitre, on a utilisé l’expression « idée sous-jacente » comme alternative pour « principe ». Les cinq principes sont les suivants :

• Les citoyens de l’UE devraient être capables de parler une langue en plus de leur langue maternelle

• Toutes les langues devraient être traitées de la même façon

• Chaque personne dans l’UE devrait être capable de parler une langue commune

• Les institutions de l’UE devraient fixer une seule langue pour leur communication

• Les citoyens de l’UE devraient être capables de parler deux langues en plus de leur langue maternelle

Les cinq principes reflètent l’orientation officielle aussi bien que les questions actuellement discutées au niveau de la politique linguistique. « Toutes les langues devraient être traitées de la même façon » est une ligne directrice de l’UE (la protection des langues parlées par les minorités et des langues qui sont peu parlées), tandis que les quatre autres principes reflètent la discussion en cours."

Sauf que les principes 3 et 4 ne sont ni des principes clés, ni une position officielle de l'Union européenne. Ils sont même contraires aux traités européens et aux textes d'application.

Nulle part il n'a été écrit que tous les citoyens européens et les institutions européennes devaient utiliser le latin ou l'anglais comme langue ou dans leur communication. Il est même écrit le contraire. Le réglement 58/1 du Conseil de ministre qui fixe le régime linguistique des institutions européennes reconnaît toutes les langues des Etats membres comme langues officiels et de travail des institutions. Ce réglement laisse seulement aux institutions la possibilités d'aménager ce principe général, non de la violer et de dénaturer l'Europe.

A propos, comment traduit-on en français (puisque le rapport eurobaromètre est en anglais)

"The ideas behind EU policies", "les idées sous-jacentes", les "arrières-pensées" ou les "mobiles cachés" des politiques européennes?

La Commission européenne sera interrogée sur ce point par l'Observatoire européen du plurilinguisme.